Elle est belle ma nouvelle carte graphique ! (4 / 10)
A défaut d'être un cinéaste cherchant le fond, Michael Bay se défoule sur la forme. Transformers ravira ceux à la recherche d'un gigantesque défouloir visuel, où des robots de la taille de maisons se bastonnent en détruisant tout ce qui leur tombe sur la main, à commencer par chaque véhicule ou building qui les frôle d'un peu trop près.
Pour le reste, Michael Bay nous sert tout ce qui se fait de pire dans les superproductions : des personnages archi-cliché aux répliques affligeantes, des soldats valeureux, un Shia LaBeouf aussi insupportable que dans Indiana Jones 4 ou Paranoiak, une Megan Fox sans charisme qui tombe dans ses bras en servant de décor le reste du temps... d'accord, trouver un scénario est difficile dans une franchise comme celle de Transformers où l'on attend avant tout des batailles dantesques entre monstres mécaniques. Mais la production est assurément marketée pour plaire au plus grand nombre, cela au détriment d'un réel intérêt cinématographique. Passé la première heure, on baille lors des interludes entre les scènes d'action qui finissent elles aussi par se ressembler, pour un final bien en deçà de la première partie du film plutôt bien amorcée, alors que ce dernier cumule péniblement tous les défauts du cinéma façon Bay : un montage effroyablement épileptique rendant la mise en scène illisible, un humour potache faisant passer les autobots pour des imbéciles heureux et les adolescents pour des crétins attardés habituels des productions teenagers US, des placements de produits insupportables tout le long du film et un scénario qui joue la menace galactique sans aucun enjeu dramatique, allant carrément faire passer les gouvernements et l'armée pour des gens responsables et agissant avec honneur et courage, devant un spectateur hilare (ou atterré, c'est selon chacun) qui ne croit pas une seconde au truc.
Transformers est tout au plus un énorme gloubi-boulga numérique dans lequel on ne s'ennuie pas (trop), mais qui donne vite mal aux yeux tellement l'action est peu lisible et le film s'étire en longueurs inutiles, obligeant le spectateur à suivre les aventures d'un duo de lycéens qui finit par taper sur le système. La question est désormais de savoir si l'enjeu en vaut-il la peine : réalisé en un clip vidéo ultra graphique, Transformers aurait pu faire son petit effet, mais durant 2h30, Michael Bay finit par brasser du vent, sans réussir à prouver qu'il est autre chose qu'un simple technicien ne vivant que pour ses filtres et ses mouvements de caméras superflus.
Par Laurent B. le 4 mai 2010.
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