Critique du film Rois et reine (8 / 10)
LES DESTINEES
SENTIMENTALES
En mettant en scène, en parallèle, deux destinées, Arnaud Desplechin (La sentinelle, Comment je me suis trompé, ma
vie sexuelle, Esther Kahn) réalise son meilleur film à ce jour.
Certes, le sujet ne rime à priori pas avec la comédie. Mais tel un funambule, il
oscille entre drame et rire grinçant, non sans un certain talent.
Il eût été facile de
tomber dans le pathos et le film d'auteur ennuyeux. Le réalisateur d'Esther Kahn ne tombe dans
aucun de ses travers, naviguant entre divers genres cinématographiques, pour mieux bousculer le
spectateur.
Tous les sujets se font écho entre les personnages principaux. Sans omettre d'autres
qui viennent s'y greffer (l'internement à la demande d'un tiers, l'adoption).
A
l'instar d'un Paul Thomas Anderson
dans Magnolia, Arnaud Desplechin dirige ses acteurs pour en tirer le meilleur d'eux-mêmes.
Mathieu Amalric en particulier, est impayable, de la scène de crise face à Catherine Deneuve à sa danse de hip-hop en
passant par son refus de se laisser emmener à l'hôpital.
Au final, les gens les plus fous ne sont
peut-être pas ceux qu'ont croit.
Pris entre rires et larmes, on ressort de ce voyage
bouleversé.
H.T
Par zoom-Cinema.fr le 22 décembre 2004.
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