Secret de tournage du film Odette Toulemonde

Eric-Emmanuel Schmitt adapte son roman
Alexandre Jardin avec Fanfan, Michel Houellebecq avec La possibilité d’une île, où il dirige Benoit Magimel, Yann Moix avec Podium et Ciné Man. Et maintenant Eric-Emmanuel Schmitt : la dernière tendance du septième art, les écrivains qui passent derrière la caméra. L’auteur de La part de l’autre et Petits crimes conjugaux adapte donc sur grand écran le livre éponyme Odette Toulemonde. Le long-métrage a des petits airs d’Amélie Poulain. Une démarche qui ne demeure guère étonnante, quand on connaît le parcours de l’auteur qui a déjà écrit le script de l’oubliable Libertin de Gabriel Aghion (Pédale douce) avec Audrey Tautou et surtout l’excellent Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran de François Dupeyron avec Omar Sharif.
L’influence de Yann Moix
Plus surprenant en revanche : l’influence de Yann Moix dans le projet du jeune cinéaste de porter à l’écran Odette Toutlemonde. Eric-Emmanuel Schmitt : "j’ai eu un déclic grâce à Yann Moix. Il allait tourner Podium et, sincèrement, je n'étais ni jaloux, ni envieux, au contraire, j'étais très content pour lui qu'il fasse son film. Il m'a demandé : « Et pourquoi tu n'en fais pas un ? » Je lui ai répondu : « Parce que j'en suis bien incapable ! » Et là, il a prononcé cette phrase : « S'il y a bien une personne qui connaît l'univers d' Eric-emmanuel Schmitt, c'est Eric-emmanuel Schmitt » C'était tout bête mais ces mots ont provoqué un déclic. Je me suis dit : « C'est vrai, s'il y a quelqu'un qui connaît mon univers, c'est moi. » J'ai parfois ressenti un sentiment d'insatisfaction en voyant certaines mises en scène de mon texte au théâtre ou au cinéma car ce n'était pas complètement « juste » selon moi. Sur le tournage, mon obsession a été de trouver ce qui est « juste » : le mouvement de caméra juste, l'inflexion juste, le silence juste..."
Les influences
Si Odette Toulemonde demeure son premier film, Eric-Emmanuel Schmitt n’en reste pas moins un cinéphile averti. Le réalisateur évoque ses souvenirs marquants :
"Le jour où j'ai pris conscience que le cinéma était un art, j'avais quinze ans et je venais de voir Orphée de Jean Cocteau. Ce film m'a ébloui et je n'ai cessé de le revoir. J'ai aimé cette histoire à la fois métaphysique et poétique mais j'étais aussi en admiration devant les effets spéciaux. A partir de ce jour-là, je me suis pris d'une passion pour le cinéma qui oscillait entre des auteurs comme Cocteau et des grands réalisateurs de comédie. J'ai aimé Ophuls, Lubitsch... o Be Or Not To Be est un film que je connais par cœur ! Parmi les cinéastes contemporains, j'éprouve une grande admiration pour Jaco Van Dormael. Toto Le Héros et Le Huitième Jour sont des chefs d'œuvres absolus. En fait, c'est parce que j'aimais des metteurs en scène que je me suis interdit de faire des films. J'ai toujours estimé que je n'en étais un".
La musique
La musique d’Odette Toulemonde, qui tient une place non négligeable, a été confiée à Nicola Piovani. Ce dernier a travaillé avec Roberto Begnini (La vie est belle) et Nanni Moretti (La chambre du fils). Dans les rôles principaux, on retrouve deux valeurs sûres du cinéma hexagonal : Albert Dupontel (Jacquou le croquant, Président, Enfermés dehors). Et surtout Catherine Frot, une actrice devenue de rôles en rôles, "bandkable". En témoigne les succès de La tourneuse de page ou Les sœurs fâchées.Par zoom-Cinema.fr le 7 février 2007.
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